Source : Ouest-France

Mercredi 10 septembre 2024 à 17:13

Avec deux fois plus d’emplois créés qu’en France en un an, la Bretagne aborde la rentrée avec un taux de chômage parmi les plus bas du pays. Les défaillances d’entreprises ont augmenté notamment dans le secteur du bâtiment plombé par la chute des mises en chantier de maisons individuelles. La filière maintient pourtant ses effectifs. Une preuve de la résilience économique dans la région.

Les constructions immobilières de la plaine de Baud Chardonnet à Rennes (Ille-et-Vilaine). En 2024, on observe « un frémissement » (+10, 1 %) des permis de construire pour les logements collectifs ou en résidence, quand les autorisations de logements individuels sont en baisse de 11,1 %.

La Bretagne tient. Alors que l’emploi a légèrement fléchi au printemps en France, la région affiche une résilience à faire pâlir d’envie d’autres territoires. Championne de la création d’emplois salariés en un an (19 400 emplois supplémentaires, deux fois plus qu’en France), la Bretagne aborde la rentrée avec un taux de chômage parmi les plus bas du pays (6 %). Elle résiste aussi plutôt mieux en termes de défaillances d’entreprises (+ 21,3 % au premier trimestre 2024 contre + 29 % en France) et continue d’en créer (+ 14,4 %, + 13,3 % en France) selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Un chiffre en hausse de 3,5 % par rapport au trimestre précédent. Ces indicateurs ne sauraient faire oublier la dégradation de l’activité des secteurs marchands observée en juillet 2024 par la Banque de France ( + 31 % de défaillances d’entreprise en un an dans l’hébergement et la restauration), la morosité de l’activité industrielle (deux fois moins d’embauches prévues au deuxième trimestre 2024 selon l’enquête semestrielle réalisée par la Chambre de commerce et d’industrie auprès des patrons bretons) et surtout, la crise du bâtiment. Mais ce secteur est une preuve, à lui seul, de la résilience de l’économie bretonne.

« Pas de baisse significative de l’emploi »

La filière durement éprouvée avec + 33 % de défaillances d’entreprises entre mars 2023 et mars 2024, a pourtant maintenu ses effectifs. « Les entreprises se sont habituées à anticiper », décrypte Nicolas Lebon, secrétaire général de la Fédération régionale du bâtiment de Bretagne. « Ces dernières années, les artisans se sont un peu accoutumés aux tempêtes et savent s’adapter, confirme Andréas Milet, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment Bretagne (Capeb). Il ne constate pas de baisse significative de l’emploi parmi ses entreprises adhérentes. On est sur un paysage économique où tout peut chavirer rapidement. Alors, on est vigilant sur nos trésoreries, on garde nos salariés et on continue de les former ». Plombé pendant un an par une chute brutale des mises en chantier de maisons individuelles (29 %, un niveau jamais atteint depuis huit ans), le bâtiment breton résiste grâce à la construction des locaux non résidentiels ( + 13 % de m² en un an) et à la rénovation des logements ( + 2 % en un an). « Les travaux d’économie d’énergie et de rénovation liée à la qualité de vie dans le logement portent le marché, confirme-t-on à la Capeb, surtout sur le littoral avec les maisons secondaires. C’est une clientèle plutôt aisée qui a toujours des travaux à faire. » Laetitia JACQ-GALDEANO.